Cyril Haïoun fidèle supporter du Rac, se propose de nous livrer ses commentaires, des matchs à domicile.

RAC Basket – Caen Basket Club, ce samedi 10 décembre à 20 heures au Stadium

La première chose qui dénote, c’est un stadium garni, rempli jusqu’aux travées habituellement dévolues aux visiteurs. 650 personnes nous dit le speaker, une affluence quasi-play-offienienne pour ce dernier match de l’année à domicile, face à une grosse équipe de Caen qui joue à chassé-croisé avec nous pour la 3^ème place cette saison. C’est bon enfant, et ce public donne de la voix quand on le sollicite, ça fait plaisir.

QT1 :

Un cinq de départ classique, avec toujours l’absence de Will Felder, mais le mélange de puissance et d’adresse symbolisé par la doublette Ron Anderson/Dejan Sencanski est déjà une garantie, surtout complété par Karim, Jérémy et Sofiane.

En face, le 5 en jette : Richard Gordon, star des terrains de N1 ces dernières années et MVP avec Blois la saison dernière, accompagné par Thomas Cornelly, ex-meneur de Blois, BJ Monteiro –scoring machine-, Sébastien Cape, belle révélation de Tarbes l’année dernière et M. Diarra que je ne connaissais pas avant le match, mais qui a plus que montré ses qualités.

Pour les vaincre, il va falloir imposer notre jeu d’équipe : en un-contre-un, si jamais on y avait pensé, c’est mort d’avance face à ces joueurs !

Caen pas venu en victime : même si on leur passe un 4-0 notamment avec un beau déposé de Karim, leur défense est présente, voire rude, et nous encaissons 5 points comme à la parade. Dejan arrête l’hémorragie à 3 points mais Caen est très bien rentré dans la partie : c’est du niveau d’une seconde mi-temps avec Quimper pour l’intensité, pour ceux qui furent présent, et cela ne se relâche pas. L‘air-ball d’un caennais aux 6,75m nous permet de récupérer la balle et de commencer à comprendre comment les pousser à l’erreur : en développant notre jeu de passes et surtout en les laissant exprimer leur physique très (trop ?) marqué : Karim leur passe un 2+1, et l’arbitre signale une faute offensive à des caennais vraiment impressionnants de collectif, mais semble-t-il à la limite du règlementaire : 15-12. Ca déboule du tonnerre côté caennais, mais on résiste bien via Karim…et Dejan. 17-14, puis parité à 17 sur un trois points au buzzer des 24 secondes.

La fin du quart est pleine d’adrénaline des deux côtés : passe de Karim à Ron Anderson pour un maigre viatique de 2 points, et si la deuxième faute de BJ Monteiro nous emmène aux lancers, Sébastien Cape nous plante une mine à 3 points qui fait mal. La dernière possession permet à Ron de s’arracher sous le panier ; récupérant un tir longue distance raté, et de nous donner notre plus grand avantage pour l’instant : 23-20!

QT2:

Après un réglage des tirs des deux côtés, le score est ouvert d’un très beau panier dos au panier de Thomas Cornelly. Jon résiste mais le physique encore massif d’en face nous empêche d’exprimer nos qualités habituelles en ce début de second quart-temps : 27-25 pour Caen sur une interception qui pousse notre entraîneur à demander le premier temps mort de la partie, et les supportes caennais à donner de la voix. Sur la reprise, Yoann en délicatesse sur une passe difficile ne peut contrôler la balle et Caen enfonce le clou à 29-25. Les normands verrouillent l’accès à leur panier, scorent à 3 points mais viennent de passer la barre des 5 fautes pour le deuxième quart-temps consécutif ! Les lancers de pénalité nous ramène à 28-32, mais pour l’instant, l’adresse n’est pas nôtre : ni aux lancers (4 sur 10…) ni aux 3 points, et Caen ne nous laisse rien passer : déjà 28-36…

C’est le moment que choisit Ron pour ranimer la flamme (dans la raquette, where else ?) et Dejan cette fois trouve la mire derrière l’arc : 33-36, 33-38 et 35-38 via Lamine. Cette fois, l’adresse a changé de cavalier et c’est l’entraîneur du CBC qui demande un break. Allez le RAC !

La bataille physique continue et Caen a bien des arguments. Heureusement, la maladresse normande aux tirs s’est installé et nous permet de tenir, via Karim qui enquille à nouveau, puis via Dejan qui commence à trouver son rythme de métronome à 3 points. La fin du quart-temps est caennaise, mais la dernière possession voit un 3 points magistral (ça c’est de la longue distance) de Jérémy qui obtient de surcroit un lancer bonus, non converti. 43-43 à la mi-temps, bravo aux deux équipes, c’est du haut de tableau !!!

QT3:

5 de départ : Lamine, Dejan, Jérémy, Karim et Ron 

Le début de ce troisième quart-temps est un florilège de maladresses de part et d’autre, et aucune équipe ne se détache : échecs aux lancers, interception sur mauvaise passe, perte de balle, remontée tardive de terrain…Qu’importe ! Aucune des deux équipes ne laisse l’autre s’échapper, et c’est sur le physique que se dessine le début de domination du RAC, poussant Caen à la faute au grand dam de ses supporters qui n’ont pas épargné les oreilles de l’arbitre… C’est un match de tripes ce soir, c’est beau également mais c’est stressant !

Le tournant du match intervient sur un désormais quasi-classique 3 points de Dejan, suivi par une claquette de Ron en contre-attaque : 58-52. La tentative d’attaque caennaise se transforme en une interception ruelloise conclue pas deux lancers, au fond ceux-ci: 60-52! Un Lamine qui a retrouvé toute son adresse (il a toujours gardé son physique quel que soient les matches !) crucifie le CBC à 3 ponts sur passe de Karim. Leur contre réussi ne change rien à la dynamique ruelloise qui s’est enclenchée : 64-54! Dynamique amplifiée par une faute stupide (antisportive sur un panier de Rueil…) du CBC qui amène encore deux lancers à Ron, qui ne se fait même pas prier pour les rentrer : 2/2! Tournée de champagne M. l’entraineur !!!

Caen n’abdique pas, reprend deux points mais ne profite pas du marché de Lamine qui (vexé ?) enfonce définitivement les caennais à 3 points au buzzer des 10mn: 69-56. Quel quart-temps, et Caen paraît la tête sous l’eau cette fois.

QT4:

Le quatrième quart-temps le confirme : Caen a abandonné son jeu de combinaisons pour essayer de passer en force en individuelle, mais mal leur en prend: Dejan marque sur claquette, Karim sur pénétration et Caen n’y est plus, même à 3 points. 73-58. La lie du calice, c’est cette perte de balle au bout de 24 secondes sans avoir pu trouver de solution au tir… Temps mort demandé par le coach normand pour sauver au moins l’honneur.

Dejan bien décalé devient irréprochable à 3 points, au final, il en aura passé 7/8 ! L’écart passe à 18 points. Caen vendange à 3 points, Lamine via un contre supersonique (panier avec la faute et lancer rentré) annihile la maigre réaction de Ludovic Chelle, et c’est l’hallali normand sur une deuxième antisportive caennaise sur un contre qui allait être conclu Sofiane: 1 lancer rentré et la possession qui se conclue par un tir raté de Dejan (assez rare pour le noter dans ce match, il aura raté plus de tirs à deux points – deux – que de triplés, 1 seul !! ). La messe est dite à 80-62 et 5 mn de la fin du match.

Le reste du quart-temps permet d’accroitre l’écart et de faire rentrer tout le monde : triple de lamine en feu ce soir, Caen réplique sans conviction à deux points, car Sofiane re-re-re crucifie cette équipe à 3 points encore … et ce n’est pas le magnifique panier à deux ponts de Sébastien Cape qui va les relancer, d’autant plus qu’un Dejan en mode Bodiroga (soyons fous) plante encore derrière l’arc….89-70, et offre un caviar sous le panier à  Lamine pour monter l’écart à 21 points :  91-70 !

Toute l’équipe sort alors pour laisser l’ensemble des joueurs participer à la fête, et permettre de clôturer l’année à domicile sur un score de 93-74. Bravo à tous, see you en 2017 !