Un socle et des bases de travail (La Montagne)

Pour apprécier ce match, il valait mieux avoir un BE2 de basket. D’un ‘il néophyte, on pouvait voir une JAV en grande difficulté offensive, peinant à faire circuler la balle. Bien loin de l’équipe affriolante du tout début de saison.

Puis vint, après-match, le temps des explications. « Ils ont énormément changé de défenses, ils avaient un truc pour chacun de nos systèmes, détaillait Rida El Amrani. C’était compliqué, parce qu’il fallait en permanence s’adapter. Les équipes ont vu en préparation, en Coupe, que si on nous défendait en homme à homme, on était très durs à jouer. Alors, à chaque match, on nous propose des trucs différents. »

La tâche thermale n’est donc pas des plus aisées, et samedi, cela tournait au match d’échecs. « C’est la huitième fois qu’on nous joue ainsi, mais à ce point-là… on a eu droit à six défenses différentes, explique l’entraîneur, Fabien Romeyer. C’est compliqué, puisqu’il faut jouer juste, tout en gardant du rythme. » Ce qui n’explique pas, non plus, toutes les difficultés étalées face à Rueil. Car Vichy a été maladroit, a perdu beaucoup de balles.

« Notre inefficacité chronique est un vrai point négatif, reprend le coach. On manque énormément de tirs ouverts, et surtout on gâche des balles de relance. Ce qui fait qu’on ne rentabilise pas nos bonnes défenses et donc on se complique la tâche. »

Et individuellement, une bonne partie de l’équipe était en dedans. Les postes 4 sont dans le dur depuis plusieurs semaines. Jason Williams est passé à côté. Et si les meneurs ont fait du bien au scoring, chacun dans son domaine, ils n’ont pas pesé comme ils le pourraient dans la gestion.

Mais la JAV a quand même gagné. « Et il y a trois semaines, je ne pense pas qu’on l’aurait fait, se satisfait Fabien Romeyer. À se frustrer en attaque, on se serait démobilisé en défense. Ce qui n’a pas été le cas, hormis un moment de flottement dans le deuxième quart. On a fait les bons stops, on a une vraie base défensive. L’autre point positif, c’est qu’après avoir beaucoup shooté, souvent tôt dans les possessions en première mi-temps, on a su trouver du drive et amener le ballon dans la raquette en deuxième. Ça nous a fait du bien et ça nous permet de mettre 42 points en deuxième. »

Vichy a su être patient. Et devra l’être encore pour gommer ses carences.

Yann Bayssat

La JAV a pris son temps pour décrocher sa quatrième victoire à domicile. Derrière au score à l’orée du troisième quart-temps, les jaune et vert ont dû faire preuve d’orgueil pour se défaire d’une équipe de Rueil accrocheuse. Donnant aux spectateurs des sueurs froides (74-66).

La Jeanne d’Arc de Vichy avait, le temps de deux rencontres à l’extérieur, délaissé le Palais des sports Pierre Coulon. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela s’est ressenti dans les premières minutes de la rencontre. Même si, El Amrani a tenté d’impulser la cadence avec deux drives (4-3). C’est bien Rueil, qui a profité des nombreuses fautes défensives de la JAV pour réaliser un 7/8 au lancers franc. Sept points donnés à son adversaire que les joueurs de Fabien Romeyer ont longtemps regretté durant le premier quart-temps. (10-18). Williams n’a pas marqué pendant ce premier quart-temps montrant la difficulté des vichyssois à inscrire des paniers.

L’entame du second quart-temps a commencé tambour battant avec les trois premiers points de Zamroz (15-18), suivi d’un autre shoot primé. L’écart se resserrait mais les Thermaux étaient toujours derrière. L’adresse retrouvée de l’italo-américain Zamroz a fait du bien aux protégés de Fabien Romeyer (11 points sur le deuxième quart-temps). Les Bourbonnais passaient devant 33-32. Finalement, ce sont bien les joueurs coachés par Julien Hervy qui rejoignaient les vestiaires avec une avance de trois points (33-36).

Les entames de périodes ont été bien mal négociées par les jaune et vert comme le montrèrent les trois premiers points du second acte inscrit par Dominique Gentil, l’ailier  rueillois (33-41). Huit points de retard, le chemin paraissait très long pour la Jeanne d’Arc de Vichy qui ne trouvait pas la solutions. Le capitaine Steve Essart maintenait le navire à flot (40-44). El Amrani et Mendy grâce à deux belles actions individuelles faisaient mal à la défense du RAC et les Vichyssois repassaient devant (51-50).

La pression était telle que les deux équipes n’arrivaient plus à scorer. Heureusement ce sont les joueurs locaux qui reprenaient de l’allant, notamment grâce à la rage d’El Amrani, meilleur marqueur côté vichyssois avec 17 points. Smith et El Amrani se répondaient, l’un pour maintenir le RAC dans la partie, l’autre pour permettre aux bourbonnais de rester en tête. Williams et Lessort précieux dans les rebonds défensifs permettaient à la JAV de rester maître sur son parquet (70-63). Avant que Jason Williams ne libère les Vichyssois en inscrivant ses six seuls points du match dans le money time (74-66).

La JAV a fait rimer le Palais des sports Pierre Coulon avec frissons, pour le plus grand plaisir des 1570 spectateurs venus encourager les jaune et vert. Prochain rendez-vous dès mardi soir sur le parquet de Cognac.

Réactions 

Rida El Amrani, joueur de la JAV : « Il a fallu prendre l’ascendant physique sur Rueil car leur tactique défensive était perturbante pour notre équipe. Ce qui nous a fait défaut, ce sont nos tirs. Ils étaient ouverts mais pas en rythme donc souvent à côté. Heureusement, notre qualité première reste la percussion ce qui nous a permis de repasser devant au quatrième quart-temps. La JAV n’a jamais relâché son intensité tout au long du match ce qui nous a permis de décrocher la victoire malgré le jeu impeccable de Dominique Gentil. »

Fabien Romeyer, le coach thermal : « Nous avons cruellement manqué d’adresse en 1^ère mi-temps, mais nous n’avons pas pour autant perdu confiance en nous. Le vrai problème c’est que nos adversaires changent beaucoup de défense en cours de matchs, c’est ce qui nous déstabilise le plus souvent. Dominique Gentil en poste 4, a été très efficace et il a fallu s’adapter. Le match n’est pas superbe mais l’essentiel est là puisque nous en sortons victorieux. Notre défense est beaucoup plus cohérente au fil des matchs et il faudra rester sur cette même longueur d’ondes contre Cognac mardi. »

Julien Hervy, coach de Rueil : « La rencontre était difficile pour le RAC mais faisable, et c’est un passage à vide en deuxième mi-temps qui nous a coûté la victoire. Nous avons eu un lourd désavantage :on a joué à sept. Nous avons manqué de cohérence sur la longueur et la JAV a su en jouer, notamment avec El Amrani. »